Débat d'orientation budgétaire - intervention au conseil municipal du 13 Février 2017
Je tiens en préambule, à remercier Mr Chalard adjoint aux finances et les services, pour l’exercice qui a été fait, afin de rendre le rapport d’orientation budgétaire compréhensible, dans une année de transition, due au transfert de compétences entre la ville de Poitiers et la nouvelle communauté d’agglomération qu’est devenue Grand Poitiers.
Mes chers collègues,
Je n’interviendrai pas sur les chiffres financiers ou peut, j’aurai largement le temps d’intervenir pendant la présentation du budget primitif et de rentrer dans le détail.
Je souhaite surtout, profiter de ce débat et de ce rapport, pour faire un point sur la politique communale et les perspectives qu’offre la stratégie mise en place pour l’avenir Poitiers.
Vous écrivez dans votre rapport, avoir « la volonté » de maintenir et d’améliorer la qualité du service public dans un contexte de maitrise de la dépense public ». Je ne connais pas Maire ou un élu qui dirait l’inverse. La question est donc de savoir si le service qui est rendu au public et néanmoins citoyens, correspond à leurs attentes et de savoir si la politique que vous menez permet un développement équilibré de Poitiers.
Sur le plan international, alors que nous aurions pu croire d’une part que la guerre froide était finie et d’autre part que l’Europe pouvait nous protéger, les évènements de ces 2 dernières années et de ces dernières semaines nous mettent face à contexte international incertain et ce n’est pas l’élection de Mr Trump aux Etats-Unis qui va nous rassurer.
Ces évènements arrivent après une crise financière de 2008, et ne font que rendre la situation politique et économique notre pays complexe, avec des Français qui doutent de leur politique et de leurs élus.
Il n’est donc pas question ici de polémiquer, mais simplement d’apporter une analyse et un point de vue différent de celui que j’ai lu dans votre rapport, en argumentant, car nous n’avons nullement la volonté de lier nos voix avec ceux qui veulent fermer la France aux autres et sortir de l’Europe, qui, quoi qu’on en dise reste une zone de paix.
Au niveau national, l’année a été difficile, je ne reviendrais pas sur les attentats et les menaces qu’a subit et subit la France, je pense que sur ce point, du moins je l’espère, nous sommes tous solidaire.
Par contre sur le plan économique, nous pouvons que constater, d’une part que le nombre de chômeurs et plus important à la fin du quinquennat de Mr Francois Hollande qu’à son début de 600 000, et que le solde de création d’emplois net et de 100 000 sur les 5ans, ce qui est faible.
Le problème principal vient de la faiblesse de la croissance de la France qui a été de 1,1% en 2016, soit 36% inférieur à la zone euros (1,5%), sachant que nous avons bénéficié de taux d’intérêts bas, d’un Euro faible, et d’un prix de pétrole très réduit.
Un déficit du commerce extérieur qui se dégrade, principalement à cause d’un solde industriel qui continue à se détériorer, et qui est révélateur du manque de compétitivité chronique de ce secteur.
Enfin, une maitrise de la dépense publique qui laisse à désirer, comme la fait remarquer la cours des comptes, jeudi dernier, en tirant la sonnette d’alarme.
C’est dans ce contexte que ce fait la réduction des dotations de l’état. Là aussi, il n’est pas question de les remettre en causes, car comment peut-on réclamer une maitrise de la dépense public, baisse pour certains, sans que les collectivités territoriales y participent.
La seule chose qu’on peut regretter c’est le timing et nous pensons qu’il aurait été plus judicieux de l’étaler.
Pour Poitier à la lecture de votre document on a le sentiment, que la ville et ses habitants se portent plutôt bien. A croire qu’il y a sur Poitiers un microclimat économique.
Concernant le chômage, vous annoncez un taux de 7,9% pour notre ville, sources INSEE, mais le même institut insiste sur le fait que le taux d’emplois, qui est plus significatif que le taux de chômage, est supérieur à la moyenne nationale. Cela s’explique par le fait que nombre de personnes sans emplois et en fin de droit décident de ne plus pointer à pole emplois et donc sont rayées de la liste des chômeurs. Il faut rappeler qu’à Poitiers 16000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Le Taux de 7,9% n’est donc pas représentatif de la situation réelle du chômage sur Poitiers
Vous annoncez un blocage depuis 7 ans du taux d’imposition à 27,93%, mais ce taux fait partie des taux les plus fort pour les villes de mêmes strates, la moyenne étant à de 21%.
Concernant la pression fiscale, elle augmente toujours, puisque depuis aux moins 2 ans l’augmentation est supérieure au taux d’inflation. Ainsi la pression fiscale à augmenter de 0,9% pour une inflation de 0% en 2015 et de 1% en 2016 pour une inflation de à 0,6%.
Enfin, Poitiers continue à perdre des habitants, au rythme de à 0,3% (sources INSEE) et cela sans tenir compte de la perte par Poitiers de statut de capitale administrative régionale. Statut qui même si l’état s’est engagée à maintenir des directions régionales sur Poitiers et de compenser une partie de la perte des emplois, cela ne sera pas sans conséquence sur le nombre d’habitant et surtout sur la fiscalité perçue.
Le résultat est que 50, 3% des foyers ne payent pas, ou payent partiellement la taxe d’habitation.
Concernant le dotation générale des finances et plus particulièrement de la dotation de Solidarité Urbaine, vous nous expliquez que si Poitiers est bien doté c’est avec l’aide des étudiants. Si je comprends bien, la perception de pauvreté à Poitiers est en partie due à la présence des étudiants. Mais non ce n’est pas une perception ! Etudier dans ce pays devient de plus en plus compliqué et il y a une véritable précarisation des étudiants. Il y a une réalité avec les étudiants d’une situation de pauvreté sur Poitiers.
Reste le développement économique, et la aussi malheureusement les chiffres ne sont pas bons.
Comme le fait remarquer l’étude de l’INSEE de décembre 2016, sur l’emploi, et qui montre, je site « que Poitiers est en zone fragile en terme d’emplois privé public », « et qui peine à faire venir des actifs Qualifiés ». Là aussi en peut s’en étonné, car en terme de formation Poitiers et plutôt bien doté, c’est donc soit qu’on aime étudier à Poitiers, mais pas y rester, soit qu’il n’y a pas d’emplois qualifié à Poitiers.
Baisse du nombre d’habitant, difficultés à développer de l’emploi marchand et qualifié. Augmentation de la précarité, qui se manifeste en autre, par une augmentation du budget du CCAS de plus de 6% en 3ans. Forte pressions fiscale. On peut donc se poser la question si les investissements qui ont été fait ont été profitables à tous les poitevins et au développement de Poitiers. Les mêmes causes donnant les mêmes effets, on peut se poser la question si les investissements qui seront fait, permettront de redonner une dynamique économique permettant de réduire la pauvreté et de permettre à Poitiers d’exister en dehors de son statut de capital régionale administrative.
Merci
Jean José Massol