Mon intervention au Conseil Municipal du 10 Avril 2017

Publié le par JJM

Merci Monsieur le Député Maire,

Mes chers collègues,

Le budget qui nous est présenté ce soir est conforme au débat d’orientation budgétaire et donc sans surprise.

Vous êtes dans la continuité des budgets précédents, sans grandes ambitions et ne permettant pas de répondre aux 4 grands défis qui se posent à cette ville, que sont :

  • freiner l’exode des habitants,
  • développer l’emploi marchant sur le territoire de Poitiers,
  • réduire la pauvreté,
  • maintenir un haut niveau de service à notre population.

Il est important, de replacer ce budget dans un cadre plus global et de l’associer au budget de Grand Poitiers.

Qui peut penser, que la politique qui est menée par Grand Poitiers serait sans incidence sur notre ville et ses habitants, et cela encore plus depuis la transformation de notre agglomération en communauté urbaine et l’accentuation des transferts de compétences. Les parkings en sont un exemple.

Je ne rentrerai pas dans le détail du budget, j’insisterai donc sur quelques chiffres qui doivent nous interpeler.

Le premier est la diminution des recettes fiscales et plus particulièrement des impôts locaux et contributions direct de -0,7%, alors même que la pression fiscale augmente de 1,2%.  Cela doit nous inquiéter, parce que cela représente la 1er ressource de la collectivité et met en évidence la pauvreté fiscale dans laquelle se trouve notre ville.

Pauvreté fiscale qui est d’une part due,

A une baisse du nombre d’habitants, depuis 2009 la ville a perdue environ 1400 habitants (source INSEE),  et nous sommes sur une tendance à la baisse de 0,3% par an, dont une des causes et que « les jeunes couples ne sont pas suffisamment séduits par les services à la population (crèches, sports, transports en commun…) », et je ne fais là que la citer un article d’un journal local de janvier 2017.

La seconde raison de cette baisse est due au fait que 50,3% des foyers bénéficient d’une exonération ou d’une baisse de la taxe d’habitation. Il n’est pas question ici de remettre en cause les abattements, loin sans faut, mais de comparait ce pourcentage à celui de 2015 qui été de 49%, soit une augmentation de 1,3 points en 2ans. Cela démontre une dégradation de la situation sociale des habitants de cette ville, confirmée par une augmentation du budget du CCAS de plus de 3% la aussi en 2ans, alors que l’inflation n’a augmenté que de 0,6%.

L’ensemble de ces facteurs explique pourquoi Poitiers bénéficie de la dotation de solidarité urbaine, et non pas comme vous l’écrivez due à la présence importante d’étudiant. Aucune étude sérieuse de votre part ne permet d’étayer votre argument que vous nous servez depuis 2 ans.

Non, ne vous en déplaise, cette ville fait partie des "250 villes les plus pauvres de France"* pour de bonnes raisons sociales et économiques.

Seul une politique économique de développement organisée permettra de créer de la richesse et donc d’augmenter les rentrées fiscales. Malheureusement vous n’en n’avais pas et surtout vous vous donner pas les moyens.

Non, vous n’avez pas de stratégie économique. On a le sentiment que votre seul objectif est de cocher des cases, vous permettant de répondre à chacune des remarques de vos adversaires, de sortir un exemple, exemple qui n’est qu’une exception et qui tournent toujours autour des mêmes entreprises.

Non, vous ne vous donnez pas les moyens dans le développement économique.

L’injection dans l’économie locale de 24 millions d’euros d’investissement pour la ville et de 25 Millions d’euros de grand Poitiers, bien que nécessaires à la vie économique, ne permettent pas de répondre au principal enjeu, celui de développer les emplois marchand qui comme l’écrit l’INSEE dans un rapport sur l’emploi, de décembre 2016, définit Poitiers « comme une zone fragile en terme d’emplois privé public et qui peine à faire venir des actifs Qualifiés ».

Et cela pour 2 raisons principales, la 1ER la faiblesse de la part des investissements productifs, ceux qui génèrent de l’activité pérenne, et la 2sd par le fait que seulement 2,3Millions d’euros sont consacrés à l’investissement dans le développement économique soit 0,5% du budget de Grand Poitiers, là ou l’agglomération de La Rochelle y consacre 0,9%, la métropole de Tours 1,2% et celle de Bordeaux 1,5%.

Les chiffres sont cruels, ils montrent que Poitiers manque d’attractivité, qui fait que les ressources fiscales propres se tarissent, et même si elles sont aujourd’hui compensées par les dotations de l’état, nous savons tous qu’au-delà des promesses électorales, ces dotations vont largement diminuer. Cela ne sera pas à terme sans conséquence sur le niveau de service qui sera rendu à nos concitoyens.

Pour conclure, comme l’an dernier, nous ne nous retrouvons pas dans ce  budget 2017. Pour l’essentiel, il s’inscrit dans la continuité d’une politique initiée, souvent lors de la précédente mandature. Aussi nous voterons contre. Pour autant la bonne santé financière permettrait d’être plus ambitieux et d’inscrire notre territoire dans un cercle vertueux d’un développement pérenne.

Jean José Massol

Président du groupe Alliance Centriste & Ecologiste

* Dans le rapport du Budget primitif 2017

 

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